It Follows de David Robert Mitchell
"Après une expérience sexuelle apparemment anodine, Jay se retrouve confrontée à d'étranges visions et l'inextricable impression que quelqu'un, ou quelque chose, la suit. Abasourdis, Jay et ses amis doivent trouver une échappatoire à la menace qui semble les rattraper..."
Interdit aux moins de 12 ans
Le postulat de départ de It Follows m'a fait penser à ces chaînes qu'on s'échange par mail ou par texto. Une chaîne d'un autre genre, la chaîne où on se dit qu'il arrivera des malheurs si on ne la transmet pas et là c'est vrai. Si tu ne continues pas la chaîne tu meurs. Mais le problème est encore plus complexe car tous les "participants" de la chaîne sont liés par ce "It" qui "follows".
Pourquoi ? On n'en sait rien. Bizarrement je ne me suis pas du tout posé la question de savoir à quelle métaphore pouvait correspondre ce sexe par qui le mal arrive. Tout le côté soi-disant pro abstinence ou MST que j'ai pu lire ailleurs m'est complètement passé au dessus. Le film ne m'a pas intéressée de ce côté là.
La menace se fait sous la forme d'êtres humains à la démarche de zombies, on est dans un film d'épouvante quand même et j'ai pensé à Ring ou à John Carpenter pour les références (en tout cas celles que je connais et que j'aime). Evidemment on sursaute pour rien mais c'est voulu et c'est réussi ! J'ai eu un peu peur mais pas au point d'avoir mal au ventre.
C'est plus l'ambiance et la description de l'adolescence que j'ai aimé dans ce film : la jeunesse américaine, les adolescents et cette indolence qui les caractérise, les bandes d'ados, la façon de vivre les choses en groupe, l'absence des parents... Le réalisateur a su créer un vrai univers propre à ces jeunes américains, quelque chose que je ne retrouve pas dans les ados français par exemple. Il y a cette espèce de fatalité qui les frappe dans un monde qu'ils doivent découvrir sans l'aide des adultes, un monde dans lequel ils doivent à leur tour devenir des adultes. C'est fascinant cette Amérique de cinéastes ou d'écrivains qui malmène ses adolescents à qui il arrive toujours des histoires atroces, tout comme dans la réalité d'ailleurs mais c'est une vraie source d'inspiration pour les raconteurs d'histoire.
Visuellement, David Robert Mitchell a aussi réussi à créer un bel écrin pour son histoire. Je ne suis pas ressortie en me disant que j'avais vu le film de l'année comme sous entendu sur l'affiche mais j'ai bien aimé toute l'atmosphère du film. A voir si on aime les histoires étranges et si on aime un peu se faire peur.
je n'aime plus les films d'horreur, dans ma jeunesse j'ai adoré les Halloween et autres Griffes de la nuit. Cela fait des années que je n'y arrive plus, aujourd'hui c'est trop sanglant et trop dans le spectaculaire à mon goût. Un ami m'a dit que ça ne faisait pas trop peur, pas dans le sens des vrais films d'horreur, du coup j'y suis allée comme un défi et avec une grande curiosité pour ce film qui a remporté le Grand Prix du Festival du film fantastique de Gérardmer.
Les jours venus de Romain Goupil
"Le jour venu où vos enfants regardent votre passé comme si vous aviez fait Verdun. Le jour venu où une lettre administrative interroge votre âge et votre statut et vous pousse vers la retraite. Le jour venu où votre dernière idée de scénario ne se transforme pas en film. Le jour venu où votre nouvelle banquière vous convoque impérativement. Le jour venu où vous vous souvenez de votre rencontre avec Elle pendant la guerre à Sarajevo. Le jour venu où vous commencez toutes vos phrases par « avant ». Le jour venu où tout votre temps se décompte, les enfants grandissent, vos parents faiblissent. Le jour venu où vous rencontrez une jeune femme qui aime les vieux : les vieux mariés."
Les élucubrations de Romain Goupil qui navigue entre son prochain scénario et ses tracasserries administratives pour justifier de ses droits à la retraite. Ses considérations sur le monde, les guerres, les injustices, le militantisme, le collectif, la jeunesse d'aujourd'hui... Ses questionnements sur le cinéma, la panne d'inspiration du metteur en scène, les affres de la phase de création...
On navigue entre sa vie de créateur cinéaste, sa vie de citoyen et sa vie de famille. Famille qu'il filme sans concessions mais avec beaucoup de tendresse.
Tout ceci donne lieu à de savoureux échanges et quelques remarques intelligentes bien senties sur des sujets de société. Des scènes très drôles de la vie quotidienne comme lors d'un réunion de voisinage ou un rendez-vous aux pompes funèbres. Une galerie de personnage attachants ou énervants dont un cinéaste qui passe par toutes les émotions avec beaucoup d'autodérision.
J'ai aimé le personnage de Romain Goupil qui n'est pas toujours tendre avec lui même mais qui n'en est que plus émouvant et simple. Il ressemble à tout le monde ou presque et se débat avec les mêmes tracas, les mêmes interrogations sur sa vie, sur le monde en général. Avec ce film, il partage des moments de vie auxquels nous pouvons tous nous identifier. D'ailleurs c'est plutôt un docu-fiction qu'un film et si on n'accroche pas au personnage du réalisateur, difficile de le suivre...
Pourquoi j'y suis allée : parce que j'aime bien le personnage de Romain Goupil et que la bande annonce m'avait fait sourire.
Papa ou Maman de Martin Bourboulon
"Florence et Vincent Leroy ont tout réussi. Leurs métiers, leur mariage, leurs enfants. Et aujourd’hui, c’est leur divorce qu’ils veulent réussir. Mais quand ils reçoivent simultanément la promotion dont ils ont toujours rêvée, leur vie de couple vire au cauchemar. Dès lors, plus de quartier, les ex-époux modèles se déclarent la guerre : et ils vont tout faire pour NE PAS avoir la garde des enfants."
Papa et Maman s'entendent sur leur séparation, on dirait le couple idéal qui n'a pas réussi son mariage mais qui réussit son divorce. Mais quand entre en jeu un important choix de carrière, qui doit se sacrifier ? Papa ou maman ? Le même questionnement auquel sont confrontés de nombreux couples tous les jours. Et ici, qui dit sacrifice, dit s'occuper des enfants à temps plein pendant que l'autre réalise ses rêves. La belle séparation vole en éclats et pour assurer sa carrière il ne faut surtout pas avoir la garde des enfants.
Comment réussir à se faire détester de ses enfants, peu importe les conséquences qu'elles soient physiques ou psychologiques ? Tous les parents auraient bien leur petite idée non (allez avouez !) mais chez Florence et Vincent, les idées vont loin, très loin, trop loin. Le parti pris du film est sans équivoque : peu importe les dommages, ce qui compte c'est l'action et le politiquement incorrect. Ce n'est pas crédible ? c'est normal, c'est voulu, c'est une comédie qui ne s'embarrasse pas de profondeur psy.
Ils ne sont quasiment jamais émouvants les enfants, de vraies têtes à claques, même quand j'ai trouvé que les parents allaient trop loin je n'ai pas eu beaucoup d'empathie pour les enfants. Du coup vu le comportement des enfants l'attitude des parents est souvent jouissive. La comédie fonctionne sur ce petit côté sadique que chaque parent ou chaque adulte peut avoir en lui.
On rigole bien mais pas autant que prévu, certaines scènes sont beaucoup moins drôles que d'autres avec parfois un sentiment de malaise qui chasse le ressort comique. Le duo Marina Foïs et Laurent Lafitte fonctionne bien.
Une comédie sympa mais pas non plus délirante. Je m'attendais à mieux...
Envie de voir une comédie avec des comédiens que j'adore, Marina Foïs et Laurent Lafitte. Et aussi parce que je n'avais qu'1h30 devant moi, je ne peux pas toujours voir ce que je veux dans l'ordre de priorité !